Potager : devenir autosuffisant, une utopie ?

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Devenir autosuffisant, ne consommer que nos productions de fruits et légumes bio, un rêve pour beaucoup, mais est-ce vraiment réalisable ?

Les Français ont consommé en 2012, 82 kilos de légumes (hors pomme de terre) et 85 kilos de fruits par foyer (source France Agrimer). Ces chiffres sont en baisses. Le prix des fruits et légumes augmente, ce qui n’est pas le cas de leur qualité !

Le prix du bio est pour beaucoup inabordable. Pour ceux qui ont la chance d’avoir un jardin,  il ne reste plus qu’à se retrousser les manches et à commencer un potager.

Quel espace pour un potager autosuffisant?

Première difficulté, pour devenir autosuffisant, il faut disposer d’un grand jardin, si possible bien exposé et avec un sol de qualité pour vous faciliter la tâche.

Vous devrez consacrer un minimum de 70m2 par personne pour couvrir vos besoins annuels en légumes. Ces 70m2 devront être aménagés avec soin et les variétés plantées devront être adaptées à votre région (taux d’hygrométrie, température estivale et hivernale…) et votre type de sol. La taille de ce potager peut varier en fonction de la qualité de votre sol ; pour les sols pauvres, il vous faudra bien plus d’espace, mais la taille dépend également du budget et du temps que vous y réserverez. Le mieux étant d’atteindre votre objectif sur plusieurs années.

D’abord, pensez votre jardin (quelles espèces planter ? Où l’installer ? Quelles méthodes de culture choisir ? …) ; Ensuite, après au moins une ou deux années de test, vous pourrez vous lancer dans l’aventure de l’autosuffisance.

Combien ça coûte, combien ça rapporte ?

Être autosuffisant fait économiser à une famille de 4 personnes près de 800 euros par an. Une somme non négligeable, d’autant plus que vous cultivez en bio des fruits et légumes de qualités.

Cependant, l’investissement de départ est assez élevé. Comptez un minimum de 500 euros pour l’équipement de base du jardinier : Bêche, râteau, bineuse, pots…. ; les semences, les plants et les fruitiers. Ce coût est rapidement amorti et peut être réduit si vous utilisez la débrouille : bouture des fruitiers des voisins, famille et amis ; échange de graines et de plants, récupération d’eau de pluie pour réduire la facture d’eau, paillis naturel avec de la tonte de gazon par exemple…

 Être autosuffisant demande du temps….

Pour cultiver 140m2 de jardin, soit une autosuffisance pour 2 personnes, vous devrez passer 1 à 2 heures par jour dans votre jardin. 2 heures de mars à juin ; puis une heure en automne et au début de l’hiver pour travailler la terre et s’occuper des dernières récoltes. Soit un minimum de 400 heures par an. Sans compter le temps nécessaire à la conservation de vos productions pour l’hiver: congélation, conserves, confitures…

 Des contraintes non maîtrisables, des solutions pour demain

Il est difficile d’être totalement autosuffisant, vos récoltes seront trop aléatoires, car elles dépendent de la météo, des maladies… Certaines années seront productives, d’autres pas ! Vous pouvez toujours cultiver une surface supérieure à vos besoins pour compenser les pertes, mais il faudrait alors consacrer une grande partie de votre temps à votre potager.

Certaines associations proposent une solution plus adaptée aux contraintes modernes en mettant à disposition des jardins communautaires où chaque membre participe à l’élaboration du potager et partage ensuite les productions du groupe. Aux États-Unis, des architectes ont réalisé des résidences vertes intégrant les énergies renouvelables et des jardins communautaires à la disposition des habitants. Les citadins ont donc eux aussi la possibilité d’accéder à une semi-autosuffisance.

Si atteindre une autosuffisance totale parait difficile, l’entraide est peut-être la solution de demain ?

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