Les différentes formes galéniques des plantes en phytothérapie et les précautions d’utilisation.

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Il peut parfois paraître difficile de s’y retrouver dans les différentes formes galéniques des plantes. Quelles différences entre infusion et décoction ? Pourquoi prendre telles formes galéniques plutôt qu’une autre et laquelle vous convient ?

Pour essayer d’y voir plus clair, je vous propose de découvrir les formes galéniques les plus courantes en phytothérapie.

Les infusions

L’infusion est la technique la plus simple pour consommer les plantes médicinales.
L’avantage de l’infusion est qu’elle permet, en plus de bénéficier des actifs de la plante, de drainer et d’hydrater l’organisme.

Pour réaliser une infusion :

1. Pour une tasse, déposez 1 cuillerée à café de plante, vous pouvez mettre 2 cuillerées à café lorsqu’il s’agit d’un mélange de plantes (ou entre 5 et 10 g de plantes pour 1 litre d’eau).
2. Recouvrez les plantes d’eau chaude, non bouillante, et laissez infuser environ 10 à 15 minutes.
3. Filtrez l’infusion.

Vous pouvez boire les infusions chaudes ou froides.

Afin de ne pas détruire les principes actifs d’une plante, n’utilisez pas d’eau ayant une température au-delà de 45 °C.

Les décoctions

Les décoctions concernent les parties dures d’une plante : racines, rhizomes, écorces, graines, fruits ou tige.
Avant de réaliser la décoction, ces parties de la plante doivent être coupées en petits morceaux. Elles peuvent être consommées fraîches ou séchées.

Pour réaliser une décoction :

1. Déposez dans une casserole 1 cuillerée à café pour 150 ml d’eau (soit une tasse) ou 20 g pour 1 litre d’eau.
2. Couvrez la casserole et portez à ébullition (à feu doux) pendant 15 minutes.
3. Hors du feu, laissez la plante infuser pendant 2 ou 3 minutes.
4. Filtrez.

Les décoctions se boivent chaudes ou froides. Elles sont souvent plus amères que les infusions, une cuillerée de miel permettra d’atténuer cette amertume.

Posologie pour les infusions et les décoctions : 2 à 4 tasses en fonction de la plante, des symptômes, des maux à traiter….Préférez consommer vos tisanes et vos décoctions en dehors des repas pour une meilleure assimilation.

Les macérâts huileux

Cette technique consiste à faire macérer des plantes dans de l’huile végétale (olive, tournesol, jojoba…) afin d’en extraire les principes actifs.

Pour réaliser un macérât huileux, il vous faut 100 g de plantes séchées pour 500 ml d’huile végétale :

1. Remplissez un pot muni d’un couvercle hermétique avec les plantes séchées, puis recouvrez d’huile et refermez le bocal. Laissez macérer 6 semaines.
2. Entreposez le bocal au soleil, cela va permettre à l’huile de chauffer en douceur et d’extraire les principes actifs de la plante sans dégrader ses propriétés.
3. Remuez le bocal tous les 2 ou 3 jours et au bout de 6 semaines de macération, filtrez.
4. Une fois filtré, le macérât doit se conserver dans un flacon à l’abri de la lumière et à température ambiante.

Le macérât huileux se conserve entre 6 mois et 1 an selon le type d’huile utilisée. Vous pouvez ajouter de la vitamine E à votre préparation, ce conservateur évite aux huiles et aux beurres végétaux de rancir.
Le macérât huileux pourra ensuite être appliqué directement sur la peau ou rentrer dans la composition d’un baume, d’un onguent, ou d’une crème. Ils peuvent également être ingérés à raison de 3 cuillerées à soupe par jour.

Voir l’article complet sur les macérât huileux ICI.

Voir l’article « Réaliser ses baumes de soins » ICI.

Les teintures mères

Les teintures mères consistent à extraire les principes actifs d’une plante en la faisant macérer dans de l’alcool. L’alcool est à la fois un solvant et un conservateur.
L’avantage de cette préparation est sa conservation, car les teintures mères se conservent jusqu’à 5 ans (voir plus) dans un flacon opaque, à l’abri de la lumière et à température ambiante.
Autres avantages des teintures mères, elles sont beaucoup plus concentrées et plus efficaces que les autres modes de conservation.

Pour réaliser une teinture mère :

1. Hachez les plantes préalablement séchées. Il faut compter 200 g de plantes séchées pour 1 litre d’alcool.
2. Déposez les plantes séchées dans un bocal muni d’un couvercle hermétique.
3. Recouvrez d’alcool. Il faut un alcool à plus de 40°. Généralement, on utilise soit de la vodka, soit de l’alcool de fruit, qui ont un goût neutre.
4. Entreposez le bocal à l’abri de la lumière et laissez macérer pendant 3 semaines en remuant la préparation tous les jours.
5. Au bout de 3 semaines, filtrez et stockez la teinture dans un flacon opaque.

La posologie est de 30 gouttes 3 fois par jour. Les gouttes peuvent être prises avec un grand verre d’eau ou directement sous la langue.

Voir l’article sur les teintures mères alcooliques ICI

Les macérâts glycérinés alcooliques

Cette méthode permet d’extraire tous les actifs, qu’ils soient liposolubles, hydrosolubles ou solubles dans l’alcool.

Pour réaliser un macérât hydro-alcoolique glycériné :

1. Déposez dans un bocal 15 g d’alcool, 15 g de glycérine, 15 g d’eau, pour 12 g de plante. Remuez.
2. Entreposez le bocal à l’abri de la lumière et laissez macérer 3 semaines en agitant le bocal tous les jours.
3. Filtrez et stocker la préparation dans un flacon opaque.

Les macérâts glycérinés alcooliques se conservent 1 an.

Cette méthode est souvent employée en gemmothérapie. La gemmothérapie utilise des tissus embryonnaires végétaux en croissance tels que les bourgeons. Les bourgeons sont concentrés en oligo-éléments et sels minéraux, vitamines, enzymes, hormones, antibiotiques, cicatrisants, sève…
Le bourgeon représentant l’avenir de la plante, elle y met toutes les substances nécessaires à un développement sain.

Voir l’article sur la gemmothérapie ICI.

Les sirops

Le sirop est un liquide visqueux composé d’eau et sucre auquel on ajoute un actif. Les sirops sont employés pour calmer la toux, les maux de gorge, les bronchites…

Pour réaliser un sirop :

1. Faites bouillir 500 ml d’eau.
2. Une fois l’eau à ébullition, ajoutez 500 g de sucre.
3. Faites chauffer à feu doux en remuant régulièrement jusqu’à ce que le mélange épaississe et ait une consistance sirupeuse.
4. Faites infuser des plantes dans le sirop encore chaud pendant 2 h et filtrer.

Vous pouvez aussi ajouter, à froid, des huiles essentielles, du citron, des teintures mères, des extraits de plantes…
Le sucre peut être remplacé par du miel afin de bénéficier des propriétés de cet ingrédient.

Les gélules de plantes

Les gélules contiennent des extraits secs de plantes. Ces plantes sont réduites en poudre soit par un broyage dit « classique » soit par cryobroyage.
Le broyage « classique » consiste à broyer la plante puis à traiter la poudre obtenue avec un solvant (eau, alcool ou glycérine). Le liquide obtenu est ensuite filtré, puis le solvant est éliminé par évaporation.
La technique du cryobroyage consiste à broyer la plante sèche à froid sous azote liquide, à -196 °C. La poudre que l’on recueille est fine et homogène, c’est ce qu’on appelle la poudre totale, ou totum de plante. L’usage du froid permet de conserver toutes les substances actives de la plante.

Contrairement aux tisanes qui ne comportent que les actifs hydrosolubles de la plante, les gélules contiennent le « totum », c’est à dire, l’intégralité du végétal. Et cela fait une différence, car les gélules sont plus concentrées et peuvent contenir des actifs provoquant des effets secondaires si le produit est consommé en grande quantité. Elles doivent donc être consommées avec beaucoup de prudence et en respectant la posologie indiquée par le fabricant.
Aujourd’hui, les gélules et comprimés de phytothérapie vendus en France sont contrôlés au même titre que les médicaments, c’est un gage de sûreté et de qualité pour le consommateur.

Vous pouvez réaliser vous même vos gélules. L’avantage sera que vos gélules contiendront 100 % de la plante souhaitée et le coût sera beaucoup moins élevé.
Pour cela :

1. Achetez des gélules végétales. Vous pouvez parfois en trouver en pharmacie, sur commande, mais le moins onéreux reste Internet. Préférez les gélules végétales aux gélules en gélatine.
2. Broyez des plantes séchées. Le plus efficace étant de les passer au mixer.
3. Remplissez vos gélules végétales de la poudre de plante. C’est un travail fastidieux qui demande un peu d’habileté et de concentration.
4.Conservez les gélules dans un flacon hermétique. Elles se conservent 1 an.

Précautions d’emploi

La liste des plantes médicinales à travers le monde est infinie, il est difficile de s’y retrouver. Et bien qu’elles soient, pour la plupart, utilisées depuis des centaines d’années, cela ne veut pas dire qu’elles soient sans dangers ou sans effets secondaires.
Bien que contrôlées et réglementées, certains abus sont parfois notables et les notices d’utilisation ne sont pas toujours très claires pour le consommateur.

Certains confondent parfois « bio » ou « naturel » avec « sans danger ». Ce n’est pas le cas !
Les plantes contiennent des agents chimiques qui agissent sur l’organisme. À ce titre, elles ont, comme les médicaments allopathiques, des avantages et des inconvénients.
Et si certaines plantes ne comportent aucun risque, mieux vaut s’en assurer avant d’en consommer.
La première chose à faire avant de se lancer dans un traitement à base de phytothérapie, est de s’informer. Cela peut paraître évident, mais la majorité des effets négatifs des traitements à base de plantes sont liés à un mauvais emploi.

Les pharmacies, parapharmacies, supermarchés et boutiques d’alimentation biologique qui commercialisent ces produits sont rarement formés à la phytothérapie.
Demandez conseil à un médecin spécialisé en phytothérapie, une pharmacien-herboriste ou à un naturopathe.
Ces professionnels pourront vous indiquer le traitement qui vous convient. Ils vérifieront, entre autres, qu’il n’y ait aucun risque d’interaction avec vos traitements habituels ou de contre-indications par rapport à votre état de santé.

L’information

Contrôlez la boite et la notice avant d’acheter.
Favorisez les préparations « biologiques », plus chères, mais qui comportent moins d’additifs, de liants et de conservateurs, que les préparations classiques.
Plus le taux d’extrait de plante est élevé, plus vous sentirez des effets bénéfiques rapidement.

Vérifiez que la boite comporte les informations suivantes :

Nom de la plante ou du produit.
Nom et adresse du fabricant (ou distributeur).
La liste complète des ingrédients.
La quantité et le poids.

N’achetez pas un produit dont vous ne comprenez pas les ingrédients. Demandez des explications au vendeur ou au fabricant avant d’acheter.

Méfiez-vous des contrefaçons

Il est parfois alléchant d’acheter sur Internet des produits phytothérapeutiques à faible coût.
Même si certaines boutiques sont sérieuses, ce n’est pas le cas de toutes.
Il arrive parfois que des produits soient importés de pays, dont les règles de sécurité en matière de produits pharmaceutiques sont différentes des normes européennes.
Il a été retrouvé sur le marché des préparations contenant des métaux lourds ou des produits chimiques. Il arrive aussi parfois que la plante achetée soit remplacée par une plante moins coûteuse.
Les produits minceur sont les plus touchés par ces contrefaçons, les compléments alimentaires arrivent en seconde position.

La réglementation européenne

Bien que chaque pays ait sa propre politique en matière de phytothérapie et de médicaments en général, la directive européenne 2001/83/CEE est suivie par la majorité des pays européens. Elle a pour objectif d’harmoniser la politique en matière de phytothérapie et de permettre la libre circulation de médicaments à base de plantes, reconnues pour leurs effets thérapeutiques.
En France, l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) enregistre les plantes en fonction de leurs propriétés reconnues.
Les préparations phytothérapeutiques dépendent de la réglementation générale du médicament (art. L-5111 du CSP – code de santé publique) et font l’objet d’une procédure d’autorisation de mise sur le marché avant commercialisation.
Le 1er avril 2011, une nouvelle directive européenne, la directive 2004/24/CE est entrée en vigueur. Elle a pour effet de durcir la loi en matière de phytothérapie et de classer ces préparations au même rang que les médicaments chimiques.

Respecter la posologie

Certaines plantes sont très concentrées, d’autres peuvent entraîner des effets secondaires, et certaines sont toxiques si elles sont ingérées en grande quantité.
Respectez la posologie indiquée sur la boite ou le flacon que vous achetez. Même si cela ne vous paraît pas suffisant, n’augmentez pas les doses sans avoir demandé conseil à un médecin.

La phytothérapie et l’automédication ne remplace pas une consultation chez un médecin.
Adressez-vous toujours à un professionnel en cas de doute.

Important

L’ensemble des informations mentionnées n’est donné qu’à titre indicatif et ne peut en aucun cas remplacer un avis médical précis pour chaque personne. Veuillez consulter votre pharmacien ou praticien avant tout usage.




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  3 comments for “Les différentes formes galéniques des plantes en phytothérapie et les précautions d’utilisation.

  1. kakounette
    14 septembre 2016 at 9 h 36 min

    Merci pour toutes ces infos
    Bises

  2. zenna15
    14 septembre 2016 at 14 h 19 min

    merci pour cet article très intéressant! je ne savais pas que pour une infusion il ne fallait pas dépasser les 45 degrés! Je faisais donc erreur quand je faisais bouillir l’eau et là mettais directement sur les plantes! Merci.

  3. violette
    24 juin 2017 at 10 h 04 min

    coucou tout sur une même page ça c’est bien 🙂 tu nous évites les mauvaises infos qu’on glane en visitant 3 millions de sites qui se contredisent ^_^

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